L’histoire de l’automobile en Tunisie est étroitement liée à l’évolution de l’industrie automobile mondiale et à la modernisation du pays au fil des décennies. Bien que la Tunisie n’ait jamais développé de production automobile locale à grande échelle, le secteur automobile y a pris de l’importance, particulièrement à travers l’importation de véhicules, l’assemblage, et le développement d’une industrie de sous-traitance spécialisée. Voici un aperçu de l’histoire de l’automobile en Tunisie :
1. Période coloniale et débuts de l’automobile (fin du XIXe – début du XXe siècle)
L’automobile a fait son apparition en Tunisie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, sous la domination coloniale française. À cette époque, les premières voitures importées étaient principalement utilisées par des colons européens et par l’administration coloniale française. Les marques françaises comme Renault, Peugeot, et Citroën dominaient le marché, ainsi que quelques modèles italiens et allemands.
Le parc automobile était alors très limité, réservé aux élites coloniales, tandis que l’infrastructure routière était rudimentaire. Les véhicules à moteur restaient rares et les moyens de transport courants pour la population locale étaient encore les chevaux, les charrettes, ou le train.
2. Expansion après l’indépendance (années 1950-1960)
Après l’indépendance de la Tunisie en 1956, le pays a commencé à se moderniser et à développer ses infrastructures, y compris son réseau routier. Cela a favorisé l’importation d’un plus grand nombre de voitures, souvent des modèles économiques européens, notamment français et italiens.
Durant cette période, la Tunisie s’est ouverte à de nouveaux marchés automobiles, et les voitures de marques telles que Fiat, Volkswagen, et Ford ont commencé à circuler dans le pays. Le parc automobile a commencé à croître, bien que les voitures restaient encore inaccessibles à la majorité de la population.
3. Industrie d’assemblage et de sous-traitance (années 1980 à aujourd’hui)
À partir des années 1980, la Tunisie a progressivement développé une industrie automobile orientée vers la sous-traitance et l’assemblage. Des usines locales ont vu le jour, notamment pour l’assemblage de véhicules destinés au marché intérieur, mais aussi pour l’exportation vers l’Europe.
Certaines marques ont profité de cette main-d’œuvre qualifiée à bas coût pour installer des unités de montage en Tunisie. Stafim, par exemple, est le concessionnaire officiel de Peugeot et a contribué à l’assemblage de modèles dans le pays. Des marques comme Isuzu et Mazda ont également eu des partenariats avec des entreprises locales pour assembler des véhicules utilitaires et des 4×4.
En parallèle, la Tunisie s’est aussi imposée comme un acteur important dans le domaine de la sous-traitance automobile. Des entreprises tunisiennes produisent des composants pour des voitures destinées au marché européen, principalement des pièces électroniques, des faisceaux de câbles, et d’autres composants techniques.
4. L’automobile aujourd’hui : un marché en évolution
Aujourd’hui, le secteur automobile tunisien est principalement dominé par l’importation de voitures neuves et d’occasion. Les marques européennes comme Renault, Peugeot, Citroën, Volkswagen, ainsi que des marques asiatiques telles que Toyota, Hyundai, et Kia sont omniprésentes sur le marché tunisien. Le marché des voitures d’occasion est également très dynamique, notamment en raison des taxes élevées sur les véhicules neufs.
En termes de production locale, l’industrie tunisienne est plus orientée vers la fabrication de composants automobiles que vers la production complète de véhicules. La Tunisie est devenue un centre régional pour la production de pièces détachées destinées aux constructeurs européens.
L’intérêt pour les nouvelles technologies automobiles, notamment les voitures électriques et hybrides, commence également à croître, bien que la Tunisie soit encore loin de suivre les tendances en matière d’électromobilité à l’échelle mondiale. Cela est dû en partie à l’infrastructure de recharge limitée et aux coûts élevés des véhicules électriques.
5. Défis et perspectives d’avenir
Le secteur automobile en Tunisie fait face à plusieurs défis. Les droits de douane élevés, la fiscalité sur les véhicules importés, et les coûts élevés des voitures neuves rendent le marché difficile pour de nombreux Tunisiens. Cependant, la demande reste forte, notamment pour les voitures d’occasion et les véhicules utilitaires.
Par ailleurs, l’intégration de l’industrie automobile tunisienne dans les chaînes de valeur mondiales, en particulier à travers la sous-traitance pour les constructeurs européens, est un signe positif pour l’avenir. Le savoir-faire tunisien en matière de composants automobiles et de développement technologique constitue un atout important.
Bien que la Tunisie ne soit pas un fabricant majeur de voitures, elle joue un rôle clé dans l’industrie automobile mondiale grâce à son expertise en sous-traitance et en assemblage de composants. Avec l’évolution des nouvelles technologies, la Tunisie pourrait bien être un acteur régional clé dans l’adoption de solutions innovantes, en particulier dans le domaine de la mobilité durable.
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